“Plus qu’un spectacle, témoigner au monde de l’histoire de notre communauté”

Ils étaient 450 bénévoles mobilisés les 6 et 7 décembre pour faire vivre le millénaire de Saint-Germain-des-Prés, un des clochers les plus vieux de Paris. Retour sur l’événement.

Ce week-end, place Saint-Germain-des-Prés à Paris. Les vitrines brillent de mille feux pour attirer les badauds en pleine course de Noël. Quand soudain ; un roulement de tambour se fait entendre, la garde napoléonienne apparait et met baïonnette au canon. Au même moment les gardes suisses se fixent dans un impeccable garde à vous à peine dérangé par l’apparition d’une bande de mousquetaires prêt à en découdre. Une machine à remonter le temps se serait-elle détraquée ? Non il s’agit du millénaire d’une paroisse, le millénaire de Saint-Germain-des-Prés !

Une aventure à 450 bénévoles

Durant tout le week-end, près de 450 paroissiens bénévoles ont organisé une cinéscénie digne du Puy-du-fou. Dans une église plongée dans le noir, le spectateur était embarqué dans quatre tableaux vivants illustrant les grandes époques de Saint-Germain-des-Prés : l’abbaye du Moyen-Âge, la révolution, le boulevard et ses cafés dans les années 50… Puis une montée vers Noël, vers la crèche dans un chœur parsemé de milliers de bougies produisant une atmosphère indescriptible.

Indescriptible, le mot est également adapté pour décrire l’atmosphère incroyable qui régnait dans cette paroisse ce week-end. En effet la plupart des bénévoles n’était autre que des paroissiens qui de 7 à 77 ans se sont lancés dans cette aventure. Chacun selon son âge et ses compétences pouvaient trouver un rôle à sa mesure : gérer les 200 costumes du vestiaire, être en cuisine pour nourrir les bénévoles, accueillir le public, jouer un moine, un garde suisse ou encore chanter… Seul  le rôle de garçon de café n’était pas à pourvoir. Les serveurs des deux magots ayant tenu à jouer leur propre rôle !

Explosion de joie

Ce sont près de 10 000 personnes qui se sont succédées dans l’église. Inlassablement les acteurs rejouaient toutes les 20mn leurs scènes ; malgré le froid, la fatigue ou la pluie il fallait tenir des heures durant chaque petit rôle. Une fois le dernier spectateur parti, les portes se ferment et là c’est l’explosion de joie ! Tous en chœur, les figurants entonnent le cantique de Siméon et rendent grâce pour tous ce qui a été reçus et donnés durant cette belle aventure. L’occasion aussi de remercier les coordinateurs à qui le curé, Benoist de Sinety avait confié cette mission : Julie, 24 ans, Charles, 26 ans, et Denis, 22 ans. Voilà ce que Denis nous confiait à propos de ses six mois de mission :

“Un des moments qui me restera le plus, c’est cette action de grâce où tous nous entonnions le cantique de Siméon. Parmi les figurants, tous les visages m’étaient familiers, jeunes ou vieux nous avons travaillé ensemble pour ce qui était plus qu’un simple spectacle. Dans cette paroisse je me sens chez moi, une véritable communion fraternelle s’est créée ces dernières semaines. Les spectateurs aussi ont été touchés par l’énergie qui a été mise dans cette scénographie, les gens sortaient silencieux et tout émerveillés ; un moment en me promenant à la sortie, déguisé un moine, une personne est venue me dire : « C’était magnifique, vraiment très beau et c’est un musulman qui vous le dit !». C’était aussi l’objectif : ouvrir l’histoire de notre communauté au monde.”

L’essentiel c’est le Christ

Dans cette ville de Paris, où chacun se sent souvent anonyme dans la foule, à Saint-Germain-des-Prés le Christ fait rayonner les paroissiens et donne quelques éclats à la morosité ambiante ! Une dernière image pour illustrer cela ? Dimanche soir 18h, il faut remettre l’église en ordre pour la messe de 19h. Entre le presbytère et l’église c’est un va et vient de gardes suisses, de moines, de dandy des années 50, de lavandières, des jeunes, des vieux… qui remettent en place les 800 chaises de leur paroisse. Car l’essentiel c’est bien le Christ !

François-Xavier Colle

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