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« Désert fertile » : la vocation au théâtre

Publié par jeunescathos le 5 mars 2015 - A la Une, Culture & Médias, Vie Consacrée, Vie de l'Eglise, Vocations

La pièce de théâtre « Désert fertile », en tournée à travers la France depuis janvier 2015, évoque à travers le thème initial de l’engagement dans la vie religieuse des questions essentielles pour chacun : l’appel, l’engagement, la fidélité, l’accueil de l’inattendu… Claire Galopin, comédienne professionnelle, joue le rôle de Juliette. Elle répond à nos questions.

Pouvez-vous brièvement nous présenter la pièce de théâtre « Désert fertile » ?

DSC_0017 (2)« Désert fertile », c’est la relation entre un père et sa fille qui lui annonce le soir même où elle vient de soutenir sa thèse qu’elle va devenir religieuse. Pour lui, c’est une nouvelle dure à entendre : cela lui parait inimaginable que sa fille si « moderne et épanouie » ait pu « en arriver là » ! Cela va être l’occasion pour l’un comme pour l’autre d’échanges assez intimes autour de la question de l’engagement, de la fidélité, etc.

Cela parle donc de la vocation au sens large, aussi bien d’engagement dans la vie religieuse que dans un couple… C’est pour moi la vertu du texte : l’auteur a eu l’intelligence d’élargir la question de la vocation religieuse à quelque chose de plus universel, à ‘ce qui meut le cœur’.

Comment avez-vous accepté ce rôle ?

J’ai connu Bruno Durand – à qui les sœurs de la Pommeraye ont commandé le projet – il y a une quinzaine d’années à Paris. Je suis allée le voir alors que j’étais à Angers pour un stage professionnel en théâtre et il m’a parlé de ce projet, il souhaitait avoir un regard féminin sur le texte. J’ai tout de suite été emballée. Le rôle de Juliette est très chouette, on a des points communs elle et moi.

C’est pour moi une pièce magnifique, qui permet de réaliser qu’au cœur même du désert de nos vies, se trouve une fertilité. La pièce porte bien son nom : « Désert fertile ». (rire). L’expérience de traverser un désert, je l’ai vécue dans ma vie. Et dans notre monde très rationnel, où tout est souvent ‘tout blanc tout noir’, là on propose une autre voie, qui permet de considérer les choses autrement, de manière plus large.

Enfin, Dieu y est évoqué de manière implicite, à travers les silences, sa présence est associée à un mystère, et je trouve cette souplesse assez belle.

Que retenez-vous de ce thème de l’engagement ?

DSC_0038 (2)Quand on est face à une passion, que ce soit pour une autre personne, dans la vie spirituelle ou dans notre travail – ce qui est très vrai pour mon métier de comédienne par exemple – il y a quelque chose de l’ordre d’un feu qui brûle en nous et qu’on aimerait garder toujours allumé. Parfois, on doute de la pureté, de l’authenticité de notre feu et nos doutes nous font peur. Ils peuvent être là de manière sous-jacente et parfois ils reviennent comme un retour de bâton terrible. S’engager, c’est accepter que les doutes font partie de la vie et accepter que le feu soit parfois un peu moins vif mais choisir tout de même d’y rester fidèle. Car c’est normal qu’on ne soit pas toujours à 100%.

Un jour, dans une retraite, il y a une image qui m’a beaucoup parlé, à la fois pour mon couple et pour ma vie spirituelle : la vie c’est comme lorsqu’on est au bord de l’eau à la mer. L’eau va et vient. Quand la grande vague repart (les émotions fortes par exemple), on a le choix : soit on a froid et alors on va vouloir de manière impulsive plonger dans la vague avec le risque de nous noyer ou encore abandonner et partir ; soit on a confiance que ça va revenir, en sachant tout simplement que c’est le cycle de la vie. De la même façon que ce mouvement de va-et-vient est inhérent à l’eau, il est inhérent aussi au mouvement de notre cœur. Malgré ces ‘hauts et ces bas’, l’engagement est de sentir que ma place est bien là, que malgré tout, c’est là où je dois être et d’y rester fidèle.

Que retiendrez-vous personnellement de cette aventure ?

DSC_0054 (2)Comme tout projet, ça m’a beaucoup apporté. J’ai été déplacée. Ca m’a notamment ouvert le coeur par rapport à certains préjugés que j’avais sur la vie religieuse. On a tendance à voir les soeurs toutes de la même manière, très uniformisées. Là, le fait d’interpréter une ‘nana’ bien de mon temps, qui a un peu mon tempérament, et qui découvre cet appel à la vocation religieuse, ça m’a permis de réaliser que ces religieuses, elles aussi, elles ont été des « nénettes », et le sont encore ! Chacune a son histoire…

Je repense à une religieuse qui était venue voir la pièce, elle portait l’habit jusqu’au cou. Cela m’est très difficile, j’ai du mal à le comprendre. J’ai beaucoup pensé à elle en jouant. A la fin de pièce, on a parlé, je m’attendais instinctivement à quelqu’un de très introverti, timide, etc. alors qu’en fait, elle pétait le feu !

Les clichés ont la vie dure !

Que pensez-vous de ces jeunes qui font le choix radical de la vie religieuse ?

Il y a quelque chose que je trouve assez fascinant. J’envie leur silence intérieur, la place qu’ils savent donner à l’espace intérieur. C’est quand même hyper audacieux et culotté de faire ce choix ! Ça me fascine.

 

Claire Galopin Crédits : Lou Sarda

 

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Commentaires

A toi la parole.

  1. brandenurg says: mars 5, 2015

    Vus dites que l’on peut suivre vos articles mais après on me demande de “m’abonner avec un marque oag”;je le fais et plus rien?????Ne pouvez-vous pas vous-même m’aonner?Merci!

    • brandenurg says: mars 5, 2015

      J’ai cliqué sur recevoir les commentaires et recevoir les nouveaux articles;est-ce suffisant?

      • jeunescathos says: mars 13, 2015

        A priori vous devriez à présent être abonné. Est-ce ok pour vous ?

  2. Soeur Bénédicte-Marie says: mars 6, 2015

    J’ai eu le plaisir de voir hier ce spectacle à Ambérieu en Bugey et je tenais à vous partager ma joie . Engagée moi-même depuis deux ans et demi dans une communauté religieuse, j’ai eu la grâce de vivre ce spectacle au côté de mes parents. Sans trahir de secret, je pense pouvoir dire que pour eux comme pour moi, les ressemblances ont été nombreuses. Le texte et le jeu des comédiens sonnent très juste.
    Un grand merci à ces deux comédiens et à l’auteur de cette pièce que j’aurai plaisir à lire et relire lors de sa toute prochaine édition.

    En union de prière

    • jeunescathos says: mars 13, 2015

      Un grand merci pour ce beau témoignage ! En union de prière

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