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Peut-on vivre sans essence et sans viande ?

Publié par jeunescathos le 21 septembre 2015 - A la Une, Ecologie, Société

Cette question peut paraître surprenante : pour certains, cela semble impossible ; pour d’autres, cela peut se vivre comme une réalité subie ; pour d’autres encore, cela peut relever d’un choix conscient de mode de vie. Cet extrait de la brochure Habiter autrement la Création vient interroger comment notre vie quotidienne est touchée par la question du climat.

Habiter autrement la Création est le 6ème numéro d’une série de brochures consacrées à une prise de parole d’associations chrétiennes pour témoigner et inviter d’autres chrétiens à agir pour un monde plus juste.

 

« S’il faut dire la vérité, le vrai riche n’est pas celui qui a beaucoup amassé, mais celui qui n’éprouve pas le besoin de beaucoup de choses ; le vrai pauvre n’est pas celui qui ne possède rien, mais celui qui convoite tout : telle est la définition de la pauvreté et de l’opulence. » Saint Jean Chrysostome

 

Saigon, Vietnam. Copyright : Sean SPRAGUE/CIRIC

Copyright : Sean SPRAGUE/CIRIC

Peut-on aujourd’hui vivre sans essence et sans viande ? Cette question peut paraître surprenante : pour certains cela semble impossible, pour d’autres cela peut se vivre comme une réalité subie, pour d’autres encore cela peut sembler une évidence, relever d’un choix conscient de mode de vie. Pourtant c’est le type de questions que les enjeux environnementaux nous incitent à envisager sérieusement. Car par nos modes de vie, de production et de consommation, nous contribuons collectivement aux changements climatiques. Les activités humaines entraînent une augmentation des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) présents dans l’atmosphère. Leur forte concentration amplifie le phénomène naturel de l’effet de serre et contribue à une hausse des températures (+ 0,85 °C en moyenne depuis 1880)[1]. Les conséquences sont déjà à l’œuvre et risquent de s’intensifier : montée des eaux[2], acidification des océans, récurrence des sécheresses et changement du régime des pluies, fragilisation des écosystèmes… Afin de limiter ces effets le GIEC[3] recommande de ne pas dépasser une hausse des températures de 2 °C. Cet objectif nécessite une réduction drastique de nos émissions de GES – de 40 à 70 % d’ici 2050 au plan mondial. Il ne pourra être atteint que si on change dès aujourd’hui nos politiques et nos modes de vie.

Changements climatiques au quotidien

Afin de permettre aux populations vulnérables et aux générations futures de répondre à leurs besoins, nous devons agir maintenant. Réduire nos émissions implique de revenir aux causes structurelles du problème : la plupart des économies fonctionne grâce à la combustion d’énergies fossiles (le pétrole, le charbon et le gaz), utilisés pour la production d’énergie, le chauffage, l’industrie, les transports… Au niveau mondial, ces différents postes représentent les principaux émetteurs de GES[4]. Nos économies occidentales, basées sur le postulat d’une croissance infinie, surconsomment des biens et services dont la production, l’acheminement, ou encore le conditionnement utilisent de l’énergie.

Prenons le cas des appareils électriques : malgré la mise sur le marché de produits moins énergivores, la course à la consommation et l’extension des besoins tendent à accroître la demande d’énergie. La multiplication des appareils électroniques au sein des foyers, consoles de jeux, ordinateurs, tablettes, smartphones et autres « box » ont ainsi quasiment réduit à néant les baisses de consommation énergétique des produits électro-ménagers, comme les réfrigérateurs, lave-linge ou autres lave-vaisselles qui sont devenus moins gourmands en électricité (par exemple tous les appareils ménagers étiquetés A+ et au-delà). Autre exemple, les émissions liées aux loisirs et à la culture en France ont augmenté de 150 % entre 1990 et 2007 ! Ainsi, le nombre et le type de produits que nous acquérons, la façon dont nous nous chauffons, nous déplaçons ou nous éclairons peuvent avoir un impact fort sur le climat.

Copyright : Patrice THEBAULT/CIRIC

Copyright : Patrice THEBAULT/CIRIC

De même, la façon dont nous nous alimentons est très importante. Les modes de production agricoles les plus productifs sont fortement émetteurs de GES, par leur utilisation massive de fertilisants et la consommation d’énergie liée à leurs besoins en équipements. L’élevage animal, à cause de modes d’alimentation non autonomes, engendre une déforestation importante, notamment en Amérique du Sud, par l’importation de soja destiné au bétail. Ainsi, une simple substitution hebdomadaire de la consommation de viande issue de ces systèmes, par une alternative végétale, suivant les recommandations de l’École de santé publique d’Harvard, réduirait de 36 % les émissions de gaz à effets de serre de la production alimentaire.

Au-delà de notre quotidien

Trop souvent donc, nos pratiques quotidiennes sont déconnectées de leur impact sur notre prochain. Mais, au-delà de notre responsabilité en tant que consommateurs, l’urgence climatique révèle certaines failles du système mondial : les biens communs sont souvent accaparés par un petit nombre ; l’usage des ressources naturelles se fait sans considération de la finitude terrestre ; les choix politiques, nationaux ou internationaux, sont souvent guidés par les intérêts du secteur privé et ne répondent pas à la nécessité d’une véritable transition écologique et sociale. L’urgence climatique nous interpelle donc également en tant que citoyens.

 

 

brochure habiter autrement la création

 
Extrait de la brochure Habiter autrement la Création de services et mouvements de l’Eglise de France

 

 

[1] Selon les scénarios du GIEC les plus pessimistes (soit une prolongation du niveau d’émission actuel), les températures pourraient augmenter de 4,8 °C en moyenne d’ici 2100. Ce réchauffement n’est pas uniforme : une moyenne globale de + 4 °C signifie que l’on pourrait avoir plus de 10 °C aux hautes latitudes de l’hémisphère Nord.
[2] + 19 cm entre 1901 et 2010, + 82 cm d’ici 2100 si la trajectoire actuelle des émissions est maintenue.
[3] Groupe d’experts intergouvermental sur l’évolution du climat.
[4] Ces secteurs représentent respectivement 26 %, 19 % et 31 % des émissions mondiales de GES.

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Commentaires

A toi la parole.

  1. MOULIN Dominique says: septembre 22, 2015

    OUI, ICI EN BERRY, IL Y A DES GENS QUI N’ONT NI VOITURE NI CHEVAL MAIS ILS ONT UN VELO ou ILS MARCHENT à PIED. ILS FONT LEUR JARDIN, RAMASSENT LES FRUITS, LES METTENT EN CONSERVE, FONT DU BOIS, ELEVENT POULES, POULETS, OIES et LAPINS. DE PLUS EN PLUS DE GENS N’ONT PLUS DE VOITURE , D’AUTRES SONT SANS TRAVAIL, NE PEUVENT INVESTIR DANS UN VEHICULE ou Même UNE MOBYLETTE.

  2. Yvon Constant says: février 9, 2016

    Selon moi j’espère me tromper mais je pense qu’il est même déjà trop tard, la nature est emballée et rien ne pourra arrêter cet emballement, si le monde ne retourne pas à Dieu et à la prière.

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