Laisse-toi transfigurer par le Christ !

Pendant le Carême, retrouve chaque dimanche la méditation de l’Evangile par le père Emmanuel Coquet pour t’accompagner dans ton quotidien !

Pour le 2ème dimanche de Carême sur la Transfiguration du Christ sur la montagne, le père Emmanuel Coquet te propose quelques exercices pratiques pour accueillir la lumière du Christ au coeur de ton quotidien et en rayonner à ton tour. 

2ème dimanche de Carême : la Transfiguration – Luc 9, 28-36

Le rythme est effréné ; après le désert nous voici de retour dans le nord d’Israël, vraisemblablement sur les flancs de l’Hermon. C’est cette montagne qui surplombe la ville de Césarée où Pierre a reconnu en Jésus le Messie. Il y a huit jours de cela.

J’aime la montagne. J’accepte volontiers de suivre Jésus qui nous appelle à la prière. Nous pressentons que l’enjeu est important avec Pierre, Jacques et Jean qui sont de l’ascension. Je ne suis pas fâché d’être de la cordée pour accompagner cette fine équipe sur la montagne pour prier.

Je pense là, à mi-pente, à mon ami le bienheureux Pier-Giorgio Frassati que le pape François nous a donné en exemple pour ces JMJ à Cracovie. Il est l’homme des Béatitudes selon l’expression de saint Jean-Paul II qui l’a béatifié et a fait de lui le saint patron des sportifs. Combien de foi n’a-t-il pas escaladé les sommets alpins du Piémont pour communier avec son Créateur dans cette prière à laquelle nous sommes conviés avec autorité par le Maître ?!…

La montagne, lieu de rencontre du ciel et de la terre

(c) Taizé

Oui, la montagne est le lieu de rencontre du ciel et de la terre, le lieu où toute frontière s’estompe pour entrer en relation avec le Seigneur des hauteurs. Cette montagne nous rappelle celle où a été reçue la Loi après la sortie d’Egypte, mais elle préfigure également une autre montagne : celle du Golgotha.

Car si aujourd’hui nous découvrons Jésus transfiguré, c’est pour pouvoir reconnaître le moment venu la gloire voilée du défiguré.

Jésus est conforté par le Père dans sa mission aujourd’hui, avant qu’il ne prenne résolument la route de Jérusalem. Et il nous invite à prendre part avec détermination à sa lumière.

Prendre part à la lumière du Christ

Tout l’enjeu est là : prendre part, dans la prière à une lumière intérieure, à une lumière qui embellit. Soyez lumineux à la suite de Jésus !

Facile à dire me direz-vous… mais il faut nous entendre sur cette lumière : c’est bien la lumière du Christ qui illumine notre cœur. La lumière qu’offre Jésus est celle de la miséricorde qui n’est pas une lumière crue, pas une lumière qui viendrait mettre au jour ce que nous préférons taire, ce qui nous déplaît, ce que nous cachons parce que nous en avons honte, une lumière qui débusquerait jusque dans les replis les plus secrets de notre être toutes les zones d’ombre.

Par sa lumière, il nous inonde de sa Miséricorde

Non. Cette lumière est beaucoup plus profondément la lumière de la délicatesse de Dieu. Ce que Dieu vient éclairer en nous, ce n’est pas notre manque d’amour ou, plus exactement, ce n’est pas seulement notre manque d’amour, mais Il manifeste tout le surcroît d’amour qu’il veut déposer en notre cœur comme en compensation de nos manques d’amour. L’amour de Dieu est si grand que nos refus, nos péchés font – en quelque sorte – redoubler sa douceur et sa tendresse.

C’est cette bonne nouvelle que je vous propose d’accueillir pour cette semaine. Oui, il faut passer par une transformation, par un renouvellement intérieur, pour être lumineux à notre tour.

P. Emmanuel Coquet, secrétaire général adjoint à la Conférence des évêques de France

Regarde la manière dont la Bible nous parle de la Parole de Dieu comme d’une lumière, une lampe pour notre marche.

Chacun de nous, nous affirmons que nous voulons vivre en enfant de lumière. Mais en prenons-nous les moyens ? Le Carême est ce temps privilégié pour échapper à notre côté velléitaire et demander au Seigneur de fortifier notre volonté.
« Alors, Seigneur, accorde-moi d’être fidèle à accueillir ta Parole, chaque jour ».

Rappelons-nous que la marche du Carême ne nous prépare pas immédiatement à la joie pascale mais nous affermit dans notre suite et notre imitation du Christ pour pouvoir l’accompagner dans sa Passion et avoir par, au temps voulu, à sa Résurrection.

Vivre en enfant de lumière, c’est donc qui anticiper l’expérience lumineuse de la Résurrection.

Exercices pratiques, en 5 points

Je te propose quelques pistes pour que cet évangile t’aide au long de cette semaine à te nourrir de la Parole de Dieu et que tu ne vois plus que « Jésus seul » !

1. Trouve ta montagne ! trouve ce lieu à l’écart où tu seras dans une proximité, une intimité avec le Seigneur qui t’attend (l’église de ton quartier, de ton village,… mais ça peut être tout simplement ta chambre, ta colloc’… pour peu que tu n’y multiplies pas les distractions !)
Alors entre dans le silence emplit de la présence de Jésus.

2. « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! »

• Où le Christ parle-t-il aujourd’hui ?
• Quelles sont les paroles de Dieu qui t’ont mises en route, qui t’ont fait avancer aujourd’hui ?
• En quoi la Parole de Dieu me confirme-t-elle dans mes choix ?
• Le pape François nous invite à mettre en œuvre un « apostolat de l’oreille ».
  Est-ce que je sais écouter ceux qui en ont besoin avoir de chercher à être écouté ?

3. Repère autour de toi des témoins lumineux.

• Qui incarne autour de toi cette lumière ?
• Qui constitue pour toi une référence, un phare qui oriente ton existence ?
• Quels sont tes modèles de sainteté ?

4. Cultive la gratitude. Où se trouvent la beauté et la tendresse de Dieu dans ta journée ? Est-ce que tu choisis de contempler ce qui est beau ?… et non pas de te repaître de ce qui entretient en toi amertume et violence.

5. Reprends la route ! Ne reste pas béat mais agis ! Fais rayonner cette parole et la joie dont elle est porteuse !
Alors, embelli par la Parole qui désormais t’habite et t’illumine intérieurement, tu seras beau !