« Que vous puissiez tous dire que l’Esprit Saint est votre Ami ! » Bienheureux P. Marie-Eugène
Ce 19 novembre 2016 a lieu en Avignon la béatification du Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, carme ayant fondé l’Institut Notre-Dame de Vie en 1932. Florentin Dequidt, séminariste au sein de cet institut pour le diocèse d’Arras revient sur le parcours de cet homme de prière et sur le legs spirituel qu’il laisse aujourd’hui à l’Eglise et aux jeunes.
Qui est le Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus ?
Henri Grialou naît le 2 décembre 1894 en Aveyron, dans une famille assez pauvre. Son père travaille à la mine, et meurt en 1904. Très tôt, il a le désir de devenir prêtre. En 1908, il découvre sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus qui illuminera toute sa vie. Il expérimente sa protection pendant la 1ère guerre mondiale qu’il vit comme séminariste-soldat. Quelques mois après son retour au séminaire, il reçoit un appel irrésistible à entrer au Carmel. Après son ordination le 4 février 1922, il entre au noviciat des Carmes et il prend le nom de Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus. Pendant
sa période de formation, il découvre la force de la prière silencieuse. Plus tard, il confiera avoir été saisi puissamment par l’Esprit Saint. Jeune carme, il confie à un ami : “les âmes qui cherchent Dieu, il y en a partout… Ah ! Si je pouvais les atteindre toutes et leur parler de l’Amour Infini !” Ce désir fait l’unité de sa vie : au Carmel, de Lille à Rome, de Manille à Mexico, il va enseigner les chemins de l’union à Dieu, qui fait les apôtres. En 1932, il fonde l’Institut séculier de vie consacrée Notre-Dame-de-Vie (deux branches laïques, une branche sacerdotale). Il meurt le lundi de Pâques 1967, jour où il avait souhaité fêter la Vierge Marie, Mère de la Vie. Peu de temps avant sa mort, il confie : “Je suis fait pour conduire les âmes à Dieu”.
Qu’est-ce que t’a appris le Père Marie-Eugène ?
Il m’aide à persévérer dans la prière silencieuse que j’ai découverte quand j’étais au lycée. Au fil des années, mon amitié avec Jésus a grandi. Mais paradoxalement, j’ai commencé à avoir pas mal de difficultés à prier et à vivre mes journées en présence de Dieu : distractions, sécheresse, moins de goût. Le Père Marie-Eugène m’a fait découvrir que c’est normal, et même plutôt bon signe ! Dieu veut faire grandir ma foi. Il est comme un soleil qui m’envoie ses rayons de lumière et d’amour. Il se donne à moi, Il me transforme. Mais je suis ébloui, et c’est tellement profond, que je ne le sens pas. Ce que Dieu attend de moi, c’est ma fidélité, et Il m’invite à la confiance ! Le Père Marie-Eugène m’enseigne des « trucs » pratiques pour retrouver Dieu tout au long de la journée (quand j’étudie, en montant dans le train, sur le télésiège, …).
Et ça change quelque chose dans ta vie ?
Oui, c’est une Révolution très lente ! Je découvre que je ne suis pas seulement appelé à grandir dans mes capacités humaines, je dois aussi peu à peu laisser la grâce que j’ai reçue au baptême me transformer totalement. Comme le dit Sainte-Thérèse, je ne veux pas être (un) saint à moitié ! A mes 14 ans, j’ai commencé à désirer faire beaucoup de choses pour Dieu. Peu à peu, Dieu m’invite à entrer dans ses voies, ce que le Père Marie-Eugène appelle la vie sous la conduite des dons de l’Esprit Saint. Qu’à chaque instant, je devienne docile à l’Esprit Saint, pour entrer dans le dessein de Dieu : « Qu’importent les qualités naturelles, la grande qualité, c’est d’être pris par l’Esprit Saint ».
Qu’est ce que le Père Marie-Eugène peut apporter aux jeunes d’aujourd’hui ?
L’absolu de Dieu et… la patience avec nous-mêmes. Si nous voulons changer le monde, donnons à Dieu la première place. Quand l’Amour de Dieu entre dans une maison, ça déménage ! La prière vient rendre fructueuse notre action, que ce soit notre humble travail quotidien, les études, l’évangélisation. Et nos actions viennent renforcer notre soif de Dieu, le besoin de le retrouver dans la prière. Comme dit Jésus : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn15,5). Où cela mènera-t-il chacun de nous ? Dieu seul le sait !
Une dernière phrase du Père Marie-Eugène ?
« Le plus grand acte de charité que nous puissions faire pour le monde et pour l’humanité, c’est de lui procurer un saint, que ce saint soit un autre ou nous-même ».
Une vidéo pour aller plus loin : Un nouveau bienheureux, le Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus
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A toi la parole.
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