Scout un jour, scout toujours !
La Journée mondiale du scoutisme a lieu chaque 22 février. Les scouts et guides du monde entier célèbrent la naissance des fondateurs, Robert Baden-Powell et son épouse Olave. Qu’est-ce que le scoutisme a apporté à celles et ceux qui s’y sont engagés ? De jeunes trentenaires témoignent de ces années qui marquent une vie !
« Ensemble, tout est possible ! »
Le scoutisme est un élément important de ma vie, le lieu de beaucoup de mes apprentissages, le lieu de grandes amitiés, le lieu de toutes les audaces, le lieu qui m’a permis de découvrir mon métier, le lieu qui m’a permis de m’épanouir.
Lieu de mes apprentissages. Tout d’abord, le scoutisme m’a appris à m’engager, à faire ce que je dis, ou en tous cas, à faire de mon mieux. Il m’a appris aussi à savoir me contenter de peu au niveau matériel, et à vivre en collectivité avec les autres. A être sensible à l’intérêt commun, prioritaire sur son intérêt personnel.
Lieu de grandes amitiés. C’est toujours impressionnant de recroiser des amis scouts perdus de vue depuis des années et de se retrouver comme si c’était hier. Un jour, j’ai dit à mes ados : «Si on additionne tous nos camps et week-ends, nous avons vécu comme 6 mois en coloc !».
Lieu de toutes les audaces, parce qu’il m’a appris à ôter les deux premières lettres du mot «impossible». A plusieurs tout est possible ! J’ai l’impression d’avoir vécu plusieurs vies par rapport à des collègues ou des amis : camper dans la neige sans avoir froid, fêter ses 19 ans dans un pick-up au milieu de l’Afrique, partir à l’aventure dans les montagnes slovènes, dormir chez l’habitant en République Tchèque ou dans la campagne bretonne, se rencontrer et jouer ensemble avec des jeunes de toutes les religions, pourtant en guerre dans d’autres pays…
Lieu qui m’a permis de découvrir mon métier. Mon expérience scoute aura eu autant de poids, si ce n’est plus, dans mes choix professionnels. Aujourd’hui consultant, c’est le scoutisme qui m’a appris à savoir écouter un besoin client, l’analyser et trouver des solutions originales pour y répondre … pour leur rendre service.
Lieu qui m’a permis de m’épanouir. Mais aussi et surtout, le lieu où j’ai vu des jeunes se transformer, grandir, s’épanouir. Des jeunes écrasés par la pression scolaire ou parentale, qui découvraient le bonheur de recevoir la confiance d’adultes qui leur confient des responsabilités, pourtant parfois lourdes pour leur âge.
Confiez des responsabilités aux jeunes ! Ils ne vous décevront jamais. C’est peut être la plus grande leçon que m’a donné le scoutisme.
Sébastien
« J’y ai rencontré mes amis les plus fidèles »
Le scoutisme m’a appris à m’engager, d’abord au sein d’une patrouille et d’une troupe, puis dans ma vie d’adulte. Comme louveteau puis scout, j’y ai trouvé à la fois une vie de groupe fraternelle, la possibilité de me dépasser physiquement, d’être au contact de la nature et de m’ouvrir à la vie spirituelle.
Etre chef d’une troupe d’une vingtaine de garçons a été une expérience fondatrice. J’avais seulement 19 ans et cela m’a fait beaucoup grandir. J’ai pu accompagner les scouts, qui traversent ce moment clé qu’est l’adolescence, les aider à prendre progressivement des responsabilités, organiser avec eux des week-ends et camps, leur faire découvrir des régions et des personnes différentes, et les emmener, grâce à l’imaginaire, dans de grands jeux d’aventure.
C’est par le scoutisme que j’ai rencontré certains de mes amis les plus fidèles, sur qui je peux compter, avec qui j’ai envie d’être « en projet ». Aujourd’hui encore, il m’arrive de relire le cérémonial du départ routier, la prière scoute et celle des chefs. Ces textes me portent toujours. Certains de mes choix de vie, en particulier mon départ en coopération en Guinée, avec la Délégation catholique pour la coopération, puis ma réorientation professionnelle, pour devenir journaliste, trouvent leur source dans ce parcours scout, et cette promesse, que j’ai prononcée quand j’avais 12 ou 13 ans.
Christophe
«On m’a fait confiance, malgré mon jeune âge»
J’ai été scoute pendant plusieurs années puis chef. Ca fait partie des expériences qui m’ont fait grandir et qui ont marqué ma vie.
D’abord en tant que jeune, le scoutisme m’a permis de gagner en autonomie et d’apprendre à me débrouiller en toutes circonstances. Moi qui étais timide et réservée, j’ai été obligé de dépasser mes peurs, en montant des projets dans des maisons de retraite, en organisant des repas avec des SDF ou encore en partant partir en camp à l’autre bout de la France.
Le scoutisme m’a transmis des valeurs essentielles pour me construire : le respect de l’autre dans sa différence. Un été, j’ai fait un camp avec des jeunes filles kabyles et, pour la première fois j’ai été confrontée à une autre culture et à une autre religion. Le tout dans la plus grande tolérance et dans la découverte de l’autre.
Plus largement le scoutisme accueille des jeunes qui ont des rapports différents à la foi, dont certains non croyants. Cette diversité est pour moi essentielle car elle m’a permis d’avancer dans ma foi.
Plus tard en tant que chef, j’ai continué à prendre des responsabilités et on m’a fait confiance, malgré mon jeune âge. J’ai gagné des compétences en management d’équipe, en organisation car monter un camp de A à Z c’est comme monter un événement. Et aujourd’hui dans mon métier je mets à profit ces compétences.
Hélène
«Le sens du collectif»
Quand je suis arrivée dans ma ronde, on m’a demandé de fabriquer quelque chose qui servirait à la vie de l’équipe. Cela m’a tout de suite plongée dans le bain : chaque membre de la communauté participe même s’il a huit ans ! Au début, dormir sous la tente, souvent sur des cailloux, ce n’était pas facile mais la fraternité l’emportait sur la gadoue et la tente trop petite pour contenir six jeannettes et leurs sacs.
J’ai aimé arriver sur un terrain que nous faisions nôtre pour une à deux semaines, selon qu’on était jeannette ou guide. Moi qui n’avais pas de frères et sœurs, j’ai eu des cheftaines. Les voir se comporter admirablement et les prendre pour modèles m’a guidée.
J’ai beaucoup appris des feux de bois, en bermudas-collants, en plein mois de décembre : s’adapter en toute circonstance. J’ai compris le sens du collectif lorsque guides, nous sommes parties en raid pour cinq jours, devant toquer aux portes pour assurer notre subsistance.
J’ai aimé l’ordre qui régnait, l’organisation par équipe, chacun se relevant pour les tours d’eau, de vaisselle, de cuisine afin de permettre la bonne marche de la vie du camp.
De mes trois années de jeannette et une année de guide, je garde de très bons souvenirs ainsi que le regret de n’avoir pas continué plus loin. J’ai quand même eu la chance de forger ma pré-adolescence dans un terreau très favorable. Je suis sûre que cette expérience participe à mes ‘savoir-être’ aujourd’hui.
Pauline
«Une école de vie»
J’ai été scoute dès l’âge de 8 ans. Au début je ne voulais pas y aller car je ne savais pas ce que c’était.
J’étais une petite fille très timide et le scoutisme m’a ouvert aux autres. Très vite je me suis rendue compte que c’était une chance d’appartenir à ce groupe. J’y ai appris énormément.
J’étais fière de faire partie d’une équipe et les cheftaines étaient mes modèles. J’ai compris ce qu’était l’autonomie, le service, la joie de vivre.
Je suis passée ensuite chez les guides et les aînées. L’autonomie acquise m’a permis de prendre en charge une équipe et de faire des projets au sein du groupe.
J’ai continué dans la branche jeannette pour devenir moi-même cheftaine et partager tout ce que j’avais reçu. Ca a été un immense plaisir de voir évoluer ces petites filles et nous prouver qu’on pouvait avoir confiance en elles, malgré leur jeune âge.
Je pense maintenant inscrire ma fille qui va avoir 8 ans pour qu’elle puisse aussi bénéficier de cette école de vie et la faire grandir d’avantage.
Et pourquoi pas aider à nouveau un groupe qui aurait besoin de volontaires et faire que le scoutisme perdure pour la plus grande joie des enfants.
Claire
«Une aventure physique, humaine et spirituelle»
Prend ton sac, ton foulard et part à l’aventure !
C’est le refrain d’une chanson que l’on chantait lorsque j’étais scout.
Le scoutisme, pour moi, c’est vraiment partir à l’aventure : une aventure géographique, humaine et spirituelle.
J’ai fait beaucoup de sport : du foot, du judo, du tennis, de la natation. Mais aucune de ces associations n’est comparable au scoutisme.
Quelle joie, à tout âge, de préparer son sac, de quitter son petit ‘train-train’ habituel pour partir à l’aventure avec ses amis, pour vivre le plus souvent au milieu de la nature et apprendre à se débrouiller. Monter la tente avec mes copains, faire le feu, préparer le repas, pouvoir faire des randos où je me dépensais physiquement en voyant des paysages magnifiques. A force de vivre des choses exceptionnelles, on se forge des amitiés exceptionnelles, avec des souvenirs incroyables.
Au scoutisme, on m’a appris à avoir des rêves et à les bâtir. Cela a commencé, enfant, par un week-end dans ma région, en Bretagne, puis un camp d’été que nous avons monté à l’autre bout de la France, en Corse, puis a l’étranger, au Canada. Enfin, un voyage humanitaire à l’autre bout du monde, à Madagascar. Avec tout juste le BAC en poche, nous nous sommes retrouvés à côtoyer des personnes dans la misère, c’était impressionnant.
Le scoutisme m’a aussi permis d’être proche d’hommes et de femmes au service de Dieu et de voir combien cela les rendait heureux.
Le scoutisme a vraiment contribué à ce que je suis aujourd’hui.
Sylvain
«La joie de ‘faire avec’ »
Ce que m’a apporté le scoutisme est une envie perpétuelle. Une envie de remise en question, une envie d’aller vers et de faire avec. Les valeurs universelles que portent ce mouvement mondial se collent à toutes les époques et générations. Et que l’on y passe une journée ou que l’on y dédie son engagement, tous nous sentons la marque que cela laisse en nous, dans nos regards, notre manière d’être.
Aujourd’hui encore au côté des plus jeunes, je passe le relais que mes propres chefs ont eu l’audace de nous transmettre. Ils ont beaucoup donné, sans attendre d’autre retour que la joie de ceux dont ils avaient la charge. Et il s’agit bien de cela, la Joie !
Je crois bien que ce sentiment de responsabilité est un des jalons fondamentaux de ce courant à travers lequel on passe. Puis qui sans crier gare, nous suit toute notre vie. Chemin faisant, nous veillons peu ou prou aux nôtres, parfois de façon criantes, parfois sans jamais s’en rendre compte.
Mais notre regard porte cette envie, qui je l’espère, donnera envie de donner, en vie.
Thibault
Commentaires
A toi la parole.
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