Etre femme, une manière particulière d’être au monde…
8 mars : nous fêtons aujourd’hui la Journée internationale des droits des femmes ! A cette occasion, Jeunes Cathos Blog met à l’honneur quelques paroles de femmes… et de papes, adressées à toutes et à tous !
Le rapport homme/femme a été traditionnellement pensé selon un principe de domination et/ou de complémentarité, à partir d’une conception souvent essentialisée de leur nature respective. La Bible pose la différence sexuelle comme tout à la fois insaisissable et fondamentalement structurante de l’être humain. En même temps, elle pense la relation entre l’homme et la femme en termes de vocation à vivre ensemble paisiblement, l’un avec l’autre dans le dialogue et l’unité (Gn1, 1-2, 4a). Le début de la genèse déclare en effet que le masculin et le féminin sont simultanément engagés dans l’identité humaine faite à l’image de Dieu. (Gn1, 27). Et la femme y est désignée comme « vis-à-vis » de l’homme. Ce qui les met chacun dans une position de vulnérabilité, par l’expérience d’un manque, d’une incomplétude (Gn 2, 18). Peut ainsi s’établir entre eux ce mouvement du désir si bien chanté par le Cantique des Cantiques.
En fait, être homme et être femme sont deux manières spécifiques d’être au monde, de le percevoir et de l’exprimer. C’est pourquoi leur rencontre dans la durée confronte à une altérité irréductible. Parvenir à accueillir et assumer cette altérité profonde et mystérieuse est une épreuve humaine et spirituelle. Aussi la relation homme/femme quelque soit son registre (amour, mariage, amitié, partenariat et collaboration dans le travail…) gagne-t-elle à se laisser éclairer et travailler par le mystère pascal. Car c’est seulement en se laissant transformer l’un par l’autre dans un chemin de dépouillement et de mort à soi-même qu’homme et femme peuvent établir une vraie relation de confiance et de réciprocité. Et parvenir à la joie d’une communion dans la reconnaissance mutuelle à laquelle ils sont appelés.
Sr Nathalie Becquart, Xavière
Professionnelle active, bonne mère, joyeuse amante, amie réconfortante… « Wonder-woman » n’existe pas mais j’aime mon métier et espère pouvoir évoluer. Je cultive ma féminité, toute en sobriété : je revendique le fait de pouvoir m’habiller comme j’aime. Et même si elle est encore petite pour comprendre, je précise à ma fille qui ne veut mettre que des robes roses, que des femmes se sont battues pour pouvoir mettre des pantalons (noirs !). Au mythe de la princesse mielleuse, grincheuse, pleurnicheuse, je préfère lui proposer la femme imparfaite mais positive, équilibrée mais en mouvement, fidèle à elle-même sans complaisance. Quand je doute, c’est à Marie que je me confie : elle est femme, présente. Sa force et sa sérénité m’inspirent : on peut se tromper, mais aussi rebondir.
Vouloir plus de liberté, de couleurs et de douceur, cela nécessite de faire des choix (et non des sacrifices). Encore faut-il les faire ! Je crois que la femme aujourd’hui gagnerait à moins culpabiliser, à se défaire des carcans, que la société lui impose, qu’elle s’impose elle-même. Qu’elle se fasse confiance, qu’elle prenne des initiatives, qu’elle n’attende pas pour être audacieuse ! En tant que femme, tout est possible, c’est ce que je me dis aujourd’hui.
Jeanne
Aujourd’hui, je découvre que ma liberté de femme se trouve dans l’altérité, la différence vécue au sein de la relation. Je serai heureuse un jour d’enfanter, de porter la vie en moi.
A vouloir devenir l’égal de l’homme, la femme oublie toutes les richesses qui font sa différence et sa beauté. La femme doit être considérée à sa juste valeur, mais dans sa différence, sans oublier ce qui est essentiel en elle.
Parfois je me suis interrogée : de quelle façon l’histoire de la condition des femmes à travers les siècles et de leur oppression est inscrite en notre chair de femme ?
La femme doit assumer sa féminité, pour découvrir les atouts qui sont les siens et ainsi accomplir ce qu’elle est fondamentalement, pour qu’enfin, elle puisse avoir pleinement sa place reconnue dans la société, en tant que femme.
Marie
Merci à toi, femme-mère, qui accueilles en ton sein l’être humain dans la joie et dans la peine d’une expérience unique par laquelle tu deviens sourire de Dieu pour l’enfant qui vient au monde, tu deviens le guide de ses premiers pas, le soutien de sa croissance, puis le point de repère sur le chemin de sa vie.
Merci à toi, femme-épouse, qui unis d’une façon irrévocable ton destin à celui d’un homme, dans une relation de don réciproque, au service de la communion et de la vie.
Merci à toi, femme-fille et femme-sœur, qui apportes au foyer familial puis dans le complexe de la vie sociale les richesses de ta sensibilité, de ton intuition, de ta générosité et de ta constance.
Merci à toi, femme-au-travail, engagée dans tous les secteurs de la vie sociale, économique, culturelle, artistique, politique, pour ta contribution irremplaçable à l’élaboration d’une culture qui puisse allier la raison et le sentiment, à une conception de la vie toujours ouverte au sens du « mystère », à l’édification de structures économiques et politiques humainement plus riches.
Merci à toi, femme-consacrée, qui, à la suite de la plus grande des femmes, la Mère du Christ, Verbe incarné, t’ouvres en toute docilité et fidélité à l’amour de Dieu, aidant ainsi l’Église et l’humanité entière à donner à Dieu une réponse « sponsale » qui exprime merveilleusement la communion qu’il veut établir avec sa créature.
Merci à toi, femme, pour le seul fait d’être femme ! Par la perception propre à ta féminité, tu enrichis la compréhension du monde et tu contribues à la pleine vérité des relations humaines.
Lettre du Pape Jean-Paul II aux femmes, 29 juin 1995
“C’est mon opinion : les femmes sont plus courageuses que les hommes”.
“Et nous, si nous faisons un peu mémoire, combien de fois avons-nous entendu des paroles sages, courageuses, de personnes humbles, de femmes humbles dont on pense – sans les mépriser – qu’elles sont ignorantes… Mais ce sont les paroles de la sagesse de Dieu ! Les paroles des grands-mères… Combien de fois les grands-mères savent-elles dire le mot juste, la parole d’espérance parce qu’elles ont l’expérience de la vie, elles ont beaucoup souffert, elles ont fait confiance à Dieu et le Seigneur fait ce cadeau de nous donner un conseil d’espérance.”
“Ainsi, à l’exemple de Judith, laissons l’espérance vaincre nos peurs. Ce n’est pas à nous qu’il revient d’enseigner à Dieu ce qu’il doit faire: il sait mieux que nous ce dont nous avons besoin. Nous devons lui faire confiance, en acceptant que son salut et son aide nous parviennent par des chemins différents des nôtres. Le chemin que Judith nous indique n’est pas celui de la résignation mais celui confiance, de l’attente dans la paix, de la prière et de l’obéissance. Ainsi, Judith, femme pleine de foi et de courage, nous conduit, avec son peuple, sur les chemins de l’espérance où nous trouverons la joie à la lumière de la Pâque du Seigneur Jésus.”
Pape François, Audience générale, 25 janvier 2017. (avec Zénith)
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A toi la parole.
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