Ces dernières semaines, un grand élan de générosité s’est manifesté, des familles accueilleront largement, y compris des familles qui appartiennent à d’autres religions ou qui sont en dehors de la foi, des personnes âgées donneront leur confiance en ouvrant leurs portes. Que des milliers de personnes accueillent des jeunes qu’elles ne connaissaient pas, dans une période où l’on a souvent peur des étrangers, est un signe très fort d’espérance et d’amitié.
Pour la première fois, une de nos rencontres européennes se tient au carrefour de trois pays, et de plus au carrefour de deux langues. Bâle est une ville européenne. Franchir les frontières est pour vous une réalité vécue quotidiennement. En venant ici, nous voudrions exprimer que, dans la construction de l’Europe, il n’est pas possible de revenir en arrière.
Bâle est aussi une ville marquée par la Réforme protestante du XVIe siècle et où se prennent aujourd’hui beaucoup d’initiatives œcuméniques. En nous réunissant ici, c’est également cette marche vers l’unité des chrétiens que nous voudrions valoriser.
La prière commune sera au centre de cette rencontre européenne. Comme des pèlerins, nous sommes en route vers une communion plus personnelle avec Dieu, et vers une fraternité plus profonde les uns avec les autres.
Comment, une fois de retour chez soi, faire grandir la fraternité en vue de la paix sera l’une des réflexions essentielles de ces jours ? Comment dépasser des cloisonnements, échanger avec ceux qui pensent autrement que nous, construire des ponts entre religions, entre régions à l’intérieur de nos pays, entre pays européens, entre continents ? Comment aussi aller vers ceux qui sont les plus vulnérables, écouter par exemple un sans abri raconter son histoire, ou une personne avec un handicap, un malade, un réfugié ?
Approfondissant la fraternité, nous verrons nos cœurs s’ouvrir, s’élargir, devenir plus humains, et même découvrir une joie, une joie qui ne s’épuise jamais.
Frère Alois, Prieur de Taizé.
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A toi la parole.
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