Star Wars VIII : la Force peut jaillir en toute personne dont le cœur est disponible à une Espérance
« Que la force soit avec toi » est devenue une parole bien rare dans le dernier Star Wars. Et pour cause, le dernier Jedi connu, le seul en qui la résistance met ses espoirs, le grand Luke Skywalker se replie sur une île isolée, attendant la fin des Jedi. Une analyse de Soeur Marie, religieuse au Carmel Saint Joseph.
Cet épisode porte clairement l’attente de la fin des temps « Jedi » tant par Luke que par Kylo Ren. Face à cela, Rey se bat, espère, cherche à réveiller une force dont elle ignore tout mais dont elle est certaine de l’existence et de son effet salvateur. Et elle ne manque pas de courage face à Kylo Ren, persuadée qu’elle peut le faire revenir du bon côté de la Force.
J’ai attendu que Luke cède et rejoigne la résistance. J’ai parfois cru que Kylo Ren allait être gagné par la foi de Rey. Cet épisode nous plonge dans le tourment intérieur, dans une certaine quête identitaire, liée à la recherche de la Force. Rey cherche ses origines et Kylo Ren renie ses origines au point d’envisager de tuer sa mère. Si l’on retrouve un parallèle avec Star Wars III, notamment avec l’entrée d’Anakin Skywalker (Dark Vador) dans le côté obscur de la Force, cet épisode n’en demeure pas moins nouveau.
Luke a perdu tout espoir depuis sa tentation de tuer son neveu, effrayé par son geste de fragilité pourtant si humain. Les espoirs de sauver la résistance s’éteignent au fur et à mesure du film, tant les troupes sont décimées par le Premier Ordre. Et pourtant l’Espérance, la foi en la Force, ne cessent de briller comme une étoile.
Je voudrais relever deux thématiques qui me paraissent intéressantes au regard de l’Espérance semée en nos existences pour 2018.
– « garder l’étincelle » : le film rebondit à chaque fois que la résistance éprouve de lourdes pertes matérielles et humaines. Il est toujours un héros pour rappeler qu’il s’agit de « garder l’étincelle ». Ainsi, l’essentiel semble être de donner signe à d’autres, de maintenir une étincelle et non de faire nombre. Cela m’a fait penser à l’épisode biblique de la déportation des juifs à Babylone qui vont apprendre à faire signe à d’autres en nourrissant simplement une espérance. Cela rejoint également le discret signe de l’enfant-Dieu né dans une crèche, un enfant fragile et vulnérable signe d’une Espérance pour l’Humanité.
– Les porteurs de la Force ne sont pas les grands, les puissants ou les descendants comme dans les épisodes précédents. Rey cherche à connaître ses parents et avec elle, nous rêvons d’un héritage génétique surprenant, issu de Jedis méconnus, comme ce fut le cas d’Anakin ou de Ben Solo. Mais désormais, la force se libère et échappe à cette logique : Rey n’a pas d’ancêtres Jedi. Ce sont les petits, les humains en périphéries qui sont dorénavant sensibles à la force. Cette nouveauté me semble rejoindre celle de l’annonce aux bergers dans le récit de la Nativité. Le signe d’espérance, qui est la naissance du Sauveur est en premier lieu annoncé aux bergers, des hommes socialement en périphéries de la société.
Star Wars VIII nous fait vivre un tournant dans la Saga. Désormais, la Force peut jaillir en toute personne dont le cœur est disponible à une espérance. En témoigne la scène finale : un enfant esclave, attire à lui son balai sans le toucher puis fixe son regard sur une étoile dans le ciel. Tout peut renaitre au regard de cette étoile, annonciatrice d’une espérance…
S’ouvre l’ère des derniers Jedi !
Sr Marie Guillaumin
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A toi la parole.
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