Le pape ovationné à la fin du synode

Le Synode sur la famille a été clôturé ce dimanche par la messe de béatification du pape Paul VI sur une place saint-Pierre absolument noire de monde. La veille, samedi soir, le pape François a été chaleureusement ovationné à la fin de son discours de clôture de cette « véritable expérience d’Église ». La relecture qu’il a alors faite de cet événement a manifestement rejoint l’expérience des participants.

“Ce qui a profondément changé, c’est la façon d’accueillir et de dire les choses”

Crédits : M.MIGLIORATO/CPP/CIRIC

Des quelques rencontres ou des échos un peu précis que j’ai pu avoir en direct, tous les participants  ont en effet été marqués par ce qu’ils ont vécu, par l’amplitude et la profondeur des débats. A titre d’exemples, quelques réactions glanées ici ou là : « Durant le synode, les échanges sont très forts. […] ce qui a profondément changé, c’est la façon d’accueillir et de dire les choses. Il n’y a pas de tabou dans l’assemblée. Les intervenants ne tournent pas autour du pot ».

Ou encore : « C’est une assemblée de bonne tenue, avec des opinions divergentes qui peuvent être exprimées. Mais il n’y a pas d’invective, l’esprit est très fraternel. Tout le monde repartira content. ».

Et un troisième exemple : « On sent beaucoup de regards en profondeur, avec une prise en compte des souffrances. Chacun est éclairé par le point de vue des autres ».

Ce ne sont que trois exemples, mais ils me semblent bien refléter ce qui a été vécu à Rome. Les sujets abordés ont été nombreux et donnent matière à une grande réflexion, un an avant de revenir devant le pape à l’automne prochain.

Trouver un équilibre entre accueil et vérité

19 octobre 2014 : Le pape émérite Benoît XVI accueilli par le pape François lors de la béatification du pape Paul VI.
Crédits : M. MIGLIORATO/CPP/CIRIC

Malgré la pluralité et la diversité des situations ecclésiales, un fil rouge semble se dégager en faveur de la mise en valeur des familles chrétiennes. Mais aussi, comme le disait une journaliste italienne : « l’objectif du synode est de faire passer l’amour de l’Église pour toutes les personnes et sa compassion pour celles qui se trouvent dans une situation de souffrance. Le défi [de l’année de réflexion et du second synode] sera de trouver un équilibre entre approche dogmatique et proximité pastorale, entre la charité et l’amour de la vérité ».

Un an pour faire mûrir des solutions concrètes

C’est un peu ce qu’a résumé le pape François dans son discours de clôture tant applaudi. Se félicitant de la liberté de parole inédite, il a appelé à la poursuite du chemin, en faisant une analyse particulièrement percutante des écueils faciles dans lesquels on peut tomber. Il les a listés sous forme de cinq tentations avant de conclure : « Nous avons encore un an pour mûrir, avec un vrai discernement spirituel, les idées proposées et trouver des solutions concrètes à tant de difficultés et d’innombrables défis que les familles doivent affronter, à donner des réponses à tant de découragements qui entourent et étouffent les familles ». La famille chrétienne est un socle, une joie et un chemin de sainteté. Il est beau de voir les efforts de l’Église pour la soutenir et la valoriser !

Cédric de La Serre
Séminariste du diocèse de Nanterre en étude à Rome

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