« Que tous soient un »
La Semaine de prière pour l’unité des chrétiens a lieu du 18 au 25 janvier. A cette occasion, François-Xavier revisite les fondements de cette recherche d’unité, tels qu’ils sont énoncés par le Concile Vatican II dans le décret sur l’œcuménisme. Une voie étroite, non sans difficultés, mais salutaire.
Je crois en l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique. Cette formule est issue du Credo de Nicée-Constantinople. Comme nous le proclamons chaque dimanche, nous croyons à la catholicité, c’est-à-dire à l’universalité de l’Eglise, et pourtant en terme d’Eglise ce n’est pas la diversité qui manque : Eglise catholique, réformée, évangélique, anglicane, orthodoxe…
Volonté du concile de rétablir l’unité
Cette proclamation de l’unité dans la division est pour le monde un objet de scandale, comme le rappelle si bien le préambule du décret sur l’œcuménisme de Vatican II.
Une seule et unique Église a été fondée par le Christ Seigneur. Et pourtant plusieurs communions chrétiennes se présentent aux hommes comme le véritable héritage de Jésus Christ. Tous certes confessent qu’ils sont les disciples du Seigneur, mais ils ont des opinions différentes. Ils suivent des chemins divers, comme si le Christ lui-même était divisé.
Extrait du préambule du décret sur l’œcuménisme, Vatican II
Mais entre une unité ignorant les différences pour préserver une entente de façade et une intransigeance qui refuse le dialogue avec celui qui proclame une vérité différente, la voie est étroite. Pourtant le Concile pénétré du désir de rétablir l’unité entre tous les disciples du Christ, veut proposer à tous les catholiques les moyens, les voies et les modes d’action qui leur permettront à eux-mêmes de répondre à cet appel divin et à cette grâce (le mouvement vers l’unité).
Le Christ comme source de cette unité
Ce désir d’unité trouve sa source dans le Christ lui-même : « Que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi ; qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17, 21).
Loin de renier ce que l’Eglise catholique considère comme le mystère sacré de l’unité de l’Eglise, le concile n’en reconnait pas moins que les vicissitudes des siècles et les actions des hommes ont pu battre en brèche cette unité incarnée dans le Christ à l’origine : dans cette seule et unique Église de Dieu sont apparues dès l’origine certaines scissions que l’apôtre réprouve avec vigueur comme condamnables[1]; au cours des siècles suivants naquirent des dissensions plus graves, et des communautés considérables furent séparées de la pleine communion de l’Église catholique, parfois par la faute des personnes de l’une ou de l’autre partie.
Un dialogue nécessaire…
Dans le dialogue nécessaire avec nos contemporains des autres confessions chrétiennes, on ne peut leur reprocher cet héritage de l’histoire. Au contraire le concile nous demande de les entourer de respect fraternel et de charité. Il nous rappelle notamment que nous partageons le même baptême, ils se trouvent dans une certaine communion, bien qu’imparfaite, avec l’Église catholique.
Le concile va même plus loin en considérant que , malgré tous les désaccords qu’il peut y avoir, ces Églises et communautés séparées, bien que nous croyions qu’elles souffrent de déficiences, ne sont nullement dépourvues de signification et de valeur dans le mystère du salut. L’Esprit du Christ, en effet, ne refuse pas de se servir d’elles comme de moyens de salut, dont la vertu dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée à l’Église catholique.
L’Eglise nous demande donc de prendre une part active à l’effort œcuménique, le dialogue qui s’installe permet en effet d’acquérir une connaissance plus conforme à la vérité et de collaborer plus largement à toutes sortes d’entreprises qui, répondant aux exigences de toute conscience chrétienne, contribuent au bien commun.
… pour purifier l’Eglise vers plus de vérité
En plus de préparer la pleine communion avec les différentes Eglises, ce dialogue est l’occasion de purifier et de renouveler et de purifier l’Eglise, car comme le concile le reconnait : bien que l’Église catholique ait été dotée de la vérité révélée par Dieu […] néanmoins ses membres n’en vivent pas avec toute la ferveur qui conviendrait. Il en résulte que le visage de l’Église resplendit moins aux yeux de nos frères séparés ainsi que du monde entier, et la croissance du Royaume de Dieu en est entravée. C’est pourquoi tous les catholiques doivent tendre à la perfection chrétienne.
Cette dernière phrase résume sans doute très bien toute la difficulté d’un dialogue en vérité : être habité par la certitude que nous donne l’Eglise tout en reconnaissant que notre foi, notre charité sont parfois vacillantes. La voie est étroite mais l’Eglise s’y est engagée.
Les extraits en italiques sont tirés du décret sur l’œcuménisme du concile Vatican II disponible dans son intégralité, pour plus de compréhension, ici.
François-Xavier Colle
[1] Cf. 1 Co 1, 11 s. ; 11, 22
Voir aussi :
Catholiques, protestants et orthodoxes ensemble
Ouvrir sa foi à celle de l’autre
Faire grandir sa foi en découvrant celle de l’autre
Témoignages sur le communauté oecuménique de Taizé
Prions pour la semaine pour l’unité 18-25 janvier
Sur hozana.org avec la communauté du Chemin Neuf
Commentaires
A toi la parole.
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