En solidarité avec des étudiants en Irak

L’Eglise catholique en France se mobilise pour aider près de 400 étudiants irakiens à financer leurs études à Kirkouk et leur permettre ainsi d’assurer l’avenir du pays. Des étudiants français ont rencontré en décembre Mgr Youssif Thomas Mirkis, archevêque chaldéen de Kirkouk et Souleymanieh, à l’initiative de ce projet.

Pour Mgr Mirkis, il est vital que les jeunes restent et se forment pour l’avenir du pays. Ils pourront devenir plus tard les cadres qui aideront à reconstruire un pays en plein chaos.

Logement, accès aux soins, nourriture, fournitures scolaires : l’aide concrète est essentielle pour que ces jeunes continuent à étudier et résistent à la tentation de quitter l’Irak.

S’associant à l’action des catholiques de France, les étudiants français seront invités à engager diverses actions de leur choix : parrainages, contacts, prières, visites, jumelages, etc.

Quelques étudiants français ont rencontré l’archévêque chaldéen de Kirkouk et Souleymanieh en décembre. Eysa, 19 ans, était présente:

* Que retiens-tu de la rencontre avec Mgr Mirkis ? Qu’est-ce qui t’a touché ? 

De ma rencontre avec Mgr Mirkis, je retiens le silence et l’attention de chacun présent autour de la table. Nous buvions ses paroles. On aurait pu croire un grand-père qui racontait des histoires à ses petits enfants, tous aussi attentifs et passionnés les uns que les autres. J’ai été touchée par cet homme qui ne cherche pas à être plaint, mais seulement à raconter son histoire, celle de son peuple. Je ne m’attendais pas à ce genre de discours, je pensais aussi que les étudiants dont on allait nous parler étaient terrorisés, mais ce n’est pas le cas. Ils sont forts et ont la ferme conviction que la victoire contre Daesh n’est qu’une question de temps. J’aime l’idée que la vie là-bas continue, que les enfants rient, qu’il y a des spectacles, que tout le monde essaie de vivre le plus normalement possible…. Cette rencontre a eu lieu quelques jours seulement après les attentats, alors cela a eu une résonance particulière pour moi (même si je sais bien que ce que nous vivons n’est pas comparable…), je me dis que si eux arrivent à vivre alors qu’il y a des enlèvements et des explosions journaliers, nous pouvons nous aussi choisir la vie.

* Comment souhaites-tu te mobiliser pour cette opération ?

Je suis cheftaine de louvettes et je pense mettre en place une prière régulière avec les petites filles qui me sont confiées, pour les enfants qui vivent à Kirkouk.

* Qu’aimerais-tu dire aux étudiants irakiens ? Et aux étudiants français ?

J’aimerais dire aux étudiants irakiens que j’admire leur courage et leur détermination. Finalement, c’est très facile pour nous d’étudier, pour eux c’est un choix, c’est même un combat. Aux étudiants français, je dirais de prendre exemple sur le courage et l’espoir des irakiens, et de prier pour eux et avec eux.

La progression de l’Etat Islamique en Irak a causé la fuite de plus de 150.000 personnes. Parmi ces réfugiés des étudiants… Ils ont quitté la région de Mossoul et la Vallée du Ninive pour Erbil, dans l’attente que la situation puisse se stabiliser. Mais à Erbil, l’enseignement se fait en kurde, langue que ne maîtrisent pas les réfugiés chaldéens.

Suite à une décision ministérielle, les étudiants de langue arabe sont transférés à la faculté de Kirkouk. Pour l’année 2015-2016, ils sont plus de 400 jeunes à prendre un nouveau départ.

Ce projet représente un budget global de 1 140 000 €. Cet argent récolté assurera 10 mois de scolarité soit, 3000€ par étudiant pour une année d’étude.

En savoir plus :  etudiantsenirak.catholique.fr
• Don en ligne sur etudiantsenirak.catholique.fr
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