Rencontre avec Jean-Paul II
En 2004, Hélène Gaudin est sur la place Saint-Pierre et croise le regard de Jean-Paul II , “le regard d’un homme qui sans m’avoir jamais vue m’a donné le sentiment de m’aimer comme Dieu m’aime, de toujours à toujours”. Elle nous raconte comment, dix ans auparavant, a débuté son cheminement vers la foi chrétienne et les personnes qui l’ont amenée à rencontrer, à plusieurs reprises, Jean-Paul II.
Jusqu’en 1994, si on me parlait de « Jésus », je voyais l’un des personnages de la crèche de Noël qui n’était à mes yeux rien de plus qu’une décoration parmi d’autres. Si on me disait : « Jean-Paul II », tout au plus étais-je capable de dire qu’il était vêtu de blanc, et devait être « l’un des hommes les plus importants de la terre, puisqu’il n’y avait qu’un pape »… Jusqu’au jour où, lors d’un séjour familial à Rome, j’ai entendu une voix hors du commun à l’audience du mercredi, où nous étions allés surtout par curiosité : « Les baptisés sont invités à se faire les témoins courageux de la foi chrétienne », a lancé, en français, Jean-Paul II. Je n’étais pas baptisée, je ne savais rien de cette « foi chrétienne » dont il parlait, et me demandais bien pourquoi il fallait en être des « témoins courageux »…
Un homme qui conduit vers Dieu
Peu de temps après cette première rencontre – avec Jean- Paul II, pas encore avec Dieu – et en vue d’un second séjour à Rome, l’ado que j’étais – j’avais alors 13-14 ans – a commencé à devenir « fan » d’un pape, comme elle aurait pu l’être d’un chanteur ou d’un acteur. Puis j’ai acheté Entrez dans l’Espérance, ai lu ce livre sans tout comprendre, mais déjà Dieu commençait à pointer derrière l’homme en blanc !
En septembre 1995, je me présentais à l’accueil de la paroisse de Vincennes pour demander le baptême, reçu à 16 ans lors de la vigile pascale 1997. Ma première rencontre avec Jean-Paul II fut celle d’un homme « qui conduit vers Dieu », source de ma conversion. A un âge où j’aurais vraiment pu mal tourner, me laisser emporter par la mentalité ambiante, j’ai découvert un message d’espérance, plein de sagesse et digne de l’homme, en parfaite contradiction avec ce que j’entendais au lycée, mais combien plus vrai et plus beau ! Quelle Bonne Nouvelle !
Son piédestal n’était pas de marbre mais un coeur donné à tous
Je n’avais alors qu’un désir : le remercier ! Sortant progressivement de l’adolescence, j’avais fini par accepter qu’il soit impossible de rencontrer personnellement un si grand homme, et de toute façon, Dieu avait désormais pris la première place ! Pourtant, le renoncement à mon « rêve d’ado » ne mesurait pas l’ouverture de Jean-Paul II, son attention à toute personne humaine : son piédestal n’était pas de marbre mais un cœur donné à tous ! Un jour, sur la route de Chartres, j’ai eu la grâce de rencontrer une religieuse, d’une congrégation proche de Jean-Paul II. Je lui raconte mon histoire, elle me demande quand je peux me rendre à Rome, et moins de deux semaines plus tard, en avril 2004, j’étais place Saint Pierre, au premier rang, parmi les VIP version Karol Wojtyła, et j’ai pu m’approcher de lui pour lui parler. Un échange de regards qui en a dit long, le regard d’un homme qui, sans m’avoir jamais vue, m’a donné le sentiment de m’aimer comme Dieu aime, de toujours à toujours. Un regard qui m’a transportée hors du monde, dans le cœur de Dieu. Le Saint est celui qui conduit vers Dieu…
Le plus beau cadeau à lui faire, c’est de continuer à suivre son enseignement
Quelques mois plus tard, j’ai la joie de pouvoir rencontrer une petite religieuse de l’entourage le plus proche de Jean-Paul II. Je savais désormais que ce dernier s’intéressait à tous, mais à ce point… : la Sœur me dit qu’elle lui a parlé de moi, et que, dans la nuit de Noël, je recevrais de ses mains la Communion ! S’il est évident que l’Eucharistie est bien plus importante que les mains d’un pape, quelle grâce de pouvoir recevoir un si beau cadeau de quelqu’un qu’on aime ! Dans les mois qui suivirent, les derniers de sa vie… il m’a été demandé de rester en étroite union de prière avec lui et ses proches : je prierais avec eux et ils prieraient avec moi… Partager son agonie à Noël puis dans la prière m’a fait comprendre combien un pape souffrant remplissait au plus haut point sa mission de témoin de la foi !
Je souhaiterais pour finir transmettre un message reçu quelques jours après sa montée au Ciel : « Vous les jeunes, ses préférés, le plus beau cadeau que vous puissiez lui faire désormais, c’est de continuer à suivre son enseignement. Continuons, comme avant, à prier avec lui. »
Hélène Gaudin, 30 ans, professeur d’italien, prépare une licence de théologie. Elle a publié un livre-témoignage en 2005 ( “Levez-vous ! N’ayez pas Peur ! – Les journées mondiales de la jeunesse de Toronto à Cologne”, préface du cardinal Philippe Barbarin, La Toison d’or éditions, Paris, 2005).
Voir aussi :
Dossier sur les canonisations de Jean XXIII et Jean-Paul II
Commentaires
A toi la parole.
Le Saint est celui qui conduit vers Dieu… Alors n’ayons pas peur d’être des saints et de nous oublier tout entier dans le cœur de Jésus-Christ !
Merci pour ce témoignage… Il est trop canon !