CGE fête ses 25 ans
A l’occasion des 25 ans de l’association Chrétiens en Grande Ecole, fêtés ce week-end, Elsa Magnier, secrétaire du Bureau National en 2009-2010, nous explique ce que cette expérience lui a apporté.
CGE, mais qu’est-ce donc ? Il s’agit d’une association, Chrétiens en Grande Ecole, qui rassemble les aumôneries d’étudiants dans les écoles de commerce et d’ingénieurs. C’est donc un réseau de 3000 étudiants à fédérer, et une mythique Rencontre Nationale à organiser chaque année, dans l’une des communautés chrétiennes du réseau. Pour coordonner tout ce petit monde, un Bureau National est appelé chaque année. Il est composé d’un aumônier et de 4 ou 5 étudiants. Il y a également un délégué dans les villes qui regroupent plusieurs communautés chrétiennes. Ces dernières, souvent présentes au sein même des écoles, sont elles-mêmes encadrées par des bureaux d’étudiants et d’aumôniers.
Mais pourquoi est-ce que je vous parle de cette association ? J’ai eu l’occasion d’être responsable du logement de 600 étudiants, dans 200 familles, lors de la Rencontre Nationale de Cergy en 2009, sur le thème « Le christianisme, produit culturel ou créateur de cultures ? ». Puis, j’ai été secrétaire du Bureau National en 2009-2010.
Une aventure à la fois humaine et professionnalisante
Quelle expérience que d’avoir la responsabilité du logement de tant de personnes ! Mais quelle joie aussi de découvrir la force d’une équipe bien rôdée et bien menée. Préparer les supports de communication, recevoir les appels des familles qui se proposent d’accueillir quelques étudiants, puis organiser sur place la répartition des étudiants dans les familles. C’était parti pour une aventure à la fois humaine et professionnalisante.
Humaine car ce fut une belle occasion de découvrir la joie du service malgré le prix de la fatigue et d’un investissement considérable. Professionnalisante car participer à l’organisation d’un événement, où 1000 étudiants sont entièrement pris en charge le temps d’un week-end, nécessite une parfaite coordination et une préparation minutieuse autant en amont que le jour J.
La mission au sein du Bureau National fût aussi mémorable. La préparation de la Rencontre Nationale de Toulouse en 2010 ne consistait plus en la logistique mais en la recherche d’intervenants et d’activités, de témoignages, sur le thème « Le Corps est le Temple de l’Esprit, 1 Co 6, 19». Encore des heures de réunion, de discussion ou de négociation, de longs voyages en train, en voiture, en camionnette, des centaines de coups de fil, des milliers de mails, … et des millions de fous rires !
Des moments de rencontre, de partage, de célébration et de fête
Et la mission ne s’arrêtait pas après ce week-end de Rencontre Nationale. En effet, le séisme du 12 janvier 2010 en Haïti avait été meurtrier et CGE souhaitait en profiter pour marquer son soutien aux étudiants de Port-au-Prince. Je suis donc partie pour dix jours de mission en Haïti, afin d’initier des projets entre des étudiants français et haïtiens. Les étudiants rencontrés ne manquaient pas d’idée pour aider leur pays chéri : projets de construction de maisons antisismiques, d’accompagnement psychologique, de mise en ligne de cours universitaires. Pendant ces dix jours, les rencontres furent nombreuses : avec des étudiants, des sinistrés, des dirigeants d’établissements du supérieur… J’ai ainsi pu être l’invitée de l’émission de la Pastorale Universitaire sur Radio Soleil, dont le studio d’enregistrement avait été installé dans une vieille voiture à la suite du séisme qui avait écrasé le local (cf. photo).
Bref, CGE m’a permis de m’investir pendant ma vie étudiante dans un mouvement d’Eglise. Quelle chance que de pouvoir chercher avec d’autres en quoi la Bible nous parle aujourd’hui. Quelle joie que de pouvoir permettre à d’autres étudiants de vivre des moments de rencontre, de partage, de réflexion, de prière, de célébration et de fête. Quelle expérience aussi que d’être impliquée dans une association d’une telle ampleur avec des événements rassemblant des centaines de participants. Une expérience de vie marquante et enrichissante !
Elsa Magnier, 23 ans, Consultante en Financement de l’Innovation après une école d’ingénieurs en électronique, l’ENSEA (Cergy).
Commentaires
A toi la parole.
Bonjour,
Merci pour cet article. C’est vrai qu’il faut favoriser ce genre d’initiative. La possibilité de s’engager alors que l’on a pas fini ses études est une excellente école de vie.
Cependant, j’aurais souhaité connaître les moyens financiers et techniques dont dispose le CGE? Faites vous appel à des associations d’anciens, comment financez vous vos projets (grâce à des sponsors…)?
Quand j’étais étudiant à la Sorbonne, je ne me souviens pas qu’il existât une quelconque association de chrétiens à l’Université. Il y avait l’aumônerie et un très bon aumônier d’ailleurs. Mais il fallait traverser la rue pour s’y rendre, l’Université refusant qu’une association confessionnelle résidât dans ses murs. A part le BDE, la vie associative à la Sorbonne était au point mort. Il n’y avait d’ailleurs pas de locaux affectés officiellement à ça, ni de discours sur l’importance de participer à des associations. Nous étions dans un face à face permanent avec le syndicat étudiant (UNEF-ID) qui avait du mal à mobiliser à chaque élection (8% de participation) et dont la rhétorique était toujours la même: éviter le redoublement, un diplôme pour tous. L’université était pauvre et l’argent absent. Il n’y avait pas non plus de conscience d’appartenir à un collectif.
Cette absence de moyen, cette relégation de la religion hors des murs, l’absence d’une culture de l’engagement me fait regarder avec envie la prospérité relative des grandes écoles, moi, l’ancien étudiant d’université. J’espère que la réforme de l’Université et peut-être un changement de regard sur les religions de ces établissements héritiers des écoles cathédrales du moyen âge, permettrons de rendre à l’engagement chrétien ses lettres de noblesse.