“Ca peut changer la vie de ceux qui l’entendent”
Charlène, 22 ans, étudiante en droit à Paris, participe à l’organisation du festival Anuncio qui réunira des centaines de jeunes du 21 août au 1er septembre pour un festival d’évangélisation. Elle répond à nos questions !
Jeunes Cathos Blog – Pouvez-vous vous présenter et présenter votre parcours ?
Charlène – J’ai 22 ans et je suis en 5ème année de droit public à Paris. Je suis catholique depuis toujours parce que j’ai eu la chance d’avoir une marraine qui a très bien joué son rôle, et qui m’a transmis sa vie de foi. Pour autant ça ne fait que 4 années que j’ai vécu ma conversion de « cœur ». Pendant longtemps, j’ai vécu ma foi de manière plutôt indépendante, en allant à la messe et en vivant l’adoration, et puis après le bac j’ai cherché à m’engager. Pendant quatre ans, j’ai participé à un groupe de lectio divina au monastère de Bethléem à Paris et puis, il y a deux ans, j’ai participé aux JMJ de Madrid avec le festival Anuncio. Ça a été ma première expérience d’évangélisation. Après une année avec EVEN, je me suis retrouvée, par un concours de circonstances, à vivre, à la Casa Anuncio, une colocation avec un engagement missionnaire, fraternelle, de vie de prière et associatif en participant à l’organisation du festival. J’ai également participé au festival l’année dernière, et cet été je suis responsable d’un lieu de mission à Carnac. J’ai décidé de me réengager encore un an à la Casa.
JCB – Est-ce que vous pouvez nous présenter le festival ?
C – Le festival, qui existe depuis cinq ans, consiste en une dizaine de jours où on invite les jeunes à vivre une expérience d’évangélisation. L’intuition, c’est que, touchés par l’amour de Dieu, on a envie de le partager parce qu’on est persuadés que ça peut changer la vie de ceux qui l’entendent. On vit d’abord deux-trois jours de formation, de détente et de prière à la Sainte-Baume ou Sainte Anne d’Auray puis on est envoyés dans un lieu de mission. A l’origine, on n’avait pas le choix de la ville. Maintenant, c’est le cas, mais on a toujours la possibilité de demander à ne pas savoir : il y a une idée d’abandon, c’est très beau de se donner complètement. On vit cinq jours de mission, avec des temps fraternels, de prière, de formation, puis des envois en mission deux par deux où on va à la rencontre des personnes sur les places, dans les rues, ou à travers des activités (volley…)
C’est l’occasion de faire des rencontres. Parfois on n’obtient pas un mot de la personne, parfois on a de très belles discussions avec la personne autour de Dieu dans leur vie, de la foi, de leurs croyances catholiques ou non… Le seul objectif, c’est d’aller à la rencontre de la personne, de lui parler de notre vie de foi, puis de l’interroger. L’évangélisation, ça n’est pas du prosélytisme ; la personne est libre, c’est très important.
A l’issue de ces cinq jours de mission, les jeunes remontent à Paris, à Montmartre, au Sacré cœur, pour un festival de musique.
JCB – Qu’est-ce que ça vous apporte, d’organiser et de vivre ce festival ?
C – Je pense que je n’ai pas terminé de voir ce que ça m’apporte. Mais déjà, il y a quelque chose autour de l’initiative et de l’engagement. Cet engagement me faisait peur mais je m’y suis sentie appelée et je l’ai fait. Dans la préparation, c’est très intéressant de penser pour les jeunes : « qu’est-ce qu’on veut leur apporter, leur faire vivre ? » Ça me touche beaucoup d’essayer de penser pour les autres. Le travail en équipe avec mon binôme responsable m’apporte beaucoup. Ça apporte aussi des compétences en termes d’organisation, bien sûr, de devoir penser à des choses pratiques, pas passionnantes mais indispensables.
Vivre le festival permet de rencontrer tous ces jeunes, tous ces états de vie différents (étudiants, jeunes pro, couples, familles, séminaristes, prêtres…), c’est un vrai fruit du festival.
JCB – Est-ce que vous en gardez un souvenir particulier ?
C – J’ai fait une rencontre marquante lors de ma première mission, il y a deux ans, à Palavas les Flots. Lors d’une mission du soir, avec mon binôme, on a fait la rencontre de trois jeunes de notre âge, 18-19 ans maximum, bouteille à la main. Soit ils n’avaient jamais entendu parler de Dieu, soit ils ne vivaient pas de leur foi, mais ils nous ont posés plein de questions et on a pu discuter longtemps. Le lendemain, on leur avait proposés un volley, mais ils ne sont jamais venus. Avec ma binôme, on a décidé de partir à leur recherche ; on a finit par les trouver et on leur a fait part de notre joie de les retrouver : ils ont trouvé ça incroyable qu’on soit si heureuses de les revoir. Là, j’ai fait un peu cette expérience du testament spirituel de Mère Térésa, ce regard d’amour que Dieu pose sur toi. Je leur ai dit : « sachez que vous êtes aimés, souvenez-vous de ça quand vous en aurez besoin ». Eux-mêmes étaient très touchés ; le troisième jour, l’un des trois nous a dit : « c’est fou, dans vos yeux on ne se sent pas jugés, on se sent rencontrés pour ce qu’on est. »
C’était une expérience très forte. Avec mon binôme, ça a soudé notre amitié.
Voilà ce que peut aussi apporter l’évangélisation : un regard d’amour.
JCB – Avez-vous quelque chose à dire aux jeunes ?
Venez cet été !
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A toi la parole.
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