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« La confession » ou le risque de la rencontre …

Publié par jeunescathos le 7 mars 2017 - A la Une, cinéma, Engagements, Événements, Société, Vie affective

Ce mercredi 8 mars sort en salles le film « La Confession » de Nicolas Boukhrief, nouvelle adaptation du roman « Léon Morin, prêtre » de Beatrix Beck, déjà adapté au cinéma en 1961 par Jean-Pierre Melville avec Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva dans les rôles principaux.

 

Marine Vacth et Romain Duris

Cette fois-ci c’est Romain Duris qui incarne avec brio et délicatesse le nouveau prêtre qui arrive dans une ville de province éprouvée par l’occupation allemande en cette période sombre de la Seconde guerre mondiale. A ses côtés Marine Vacth incarne Barny, jeune mère de famille communiste et athée, habitée par une forme de mélancolie et solitude existentielle depuis le départ de son mari, emprisonné en Allemagne et dont elle est sans nouvelles. Entre les deux va se tisser une relation, au départ improbable, de l’ordre de la rencontre transformante qui s’approfondit au cœur d’un contexte grave qui met chacun devant les questions essentielles.

Au début, en effet, tout semble opposer Léon et Barny, chacun étant solidement ancré dans ses convictions, chrétiennes pour le prêtre, communistes méprisant la religion pour elle, employée de poste. Ainsi, dans un comportement provocateur, elle vient d’abord le défier au confessionnal pour contrer ses collègues, tombées comme beaucoup sous le charme de ce jeune prêtre, intelligent et avenant, qui parle si bien. Leurs joutes verbales premières se transforment petit à petit en dialogue et écoute réciproque. Elle lâche prise peu à peu et s’ouvre à la lumière de la foi… Quant à lui, sa ferveur missionnaire pour conduire l’âme de Barny à Dieu, l’entraine plus loin qu’il ne l’aurait imaginé. Les rencontres se font plus pressantes. Par imprudence ou naïveté, il se met en danger et se retrouve amoureux, d’un amour partagé. Barny découvre l’amour de Dieu à travers l’amour de celui qui lui fait découvrir la foi et lire les évangiles… Des mots sont mis sur les sentiments éprouvés et le lien tissé, plus fort

qu’une amitié spirituelle. Chacun semble s’humaniser au contact de l’autre, la foi se donne et grandit incarnée…

Le Père Léon se rend à la vérité.

Mais Léon se rend à la vérité : il s’est trop attaché à elle. Pour demeurer fidèle à son engagement premier au célibat pour Dieu, il lui faut mettre la distance et même partir en demandant sa mutation pour une autre paroisse. Un choix coûteux, mais nécessaire et résolu, pour demeurer dans la chasteté et respecter aussi l’engagement au mariage de Barny. Dieu donne la force des décisions courageuses parce qu’Il donne toujours la grâce de ce à quoi Il appelle.

Ils ne se reverront plus mais, sur son lit de mort, Barny qui ne l’a pas oublié, demande à se confesser pour raconter son secret. Celui d’un amour inattendu qui l’a ouverte à l’amour de Dieu, celui d’une expérience si forte et durable qu’elle éprouve le besoin de faire la vérité avant de partir en racontant son histoire au tout jeune prêtre qui lui est envoyé, touché de recevoir la densité de ce récit de la part d’une femme non baptisée … Nul doute, Dieu est présent au cœur des relations vraies qui transforment ceux qui se risquent à l’inconnu ouvert par l’autre écouté et accueilli pleinement quand tombent les défenses qui empêchent la vie… La jeune femme orgueilleuse et sûre d’elle-même d’avant la rencontre bouleversante a laissé place à la douceur humble de cette même femme âgée malade quand elle livre sa confiance à l’Eglise en déposant ses dernières paroles.

En filmant La confession, le réalisateur, se qualifiant lui-même de « converti », nous donne à percevoir quelque chose de l’invisible de la grâce à l’œuvre dans une vie. Car à travers les deux figures de pasteurs mises en lumière par ce film (P. Léon et le jeune prêtre d’aujourd’hui qui reçoit la confession finale de Barny), se laisse entrevoir que la Mission est Visitation, rencontre… relation toujours à ajuster avec discernement.

 

sr Nathalie Becquart

 

Sr Nathalie Becquart, Xavière,

Directrice du SNEJV

 

 

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Commentaires

A toi la parole.

  1. Antoine Sondag says: mars 14, 2017

    Attention : Berny, une femme non baptisée ?? il me semble que Berny a été baptisée enfant, et s’est écartée de la foi ensuite. Dans le film. Et, c’est sûr, dans le livre, c’est ainsi.
    Berny demande à se confesser avant de mourir. Confession au sens métaphorique : elle veut raconter sa vie. Il est bien dit qu’elle ne croit pas (plus) en Dieu. Dans le film. Dans le livre, cette scène n’existe pas.
    Pourquoi le réalisateur a-t-il ajouté cette scène (l’histoire racontée comme un flash back de quelqu’un qui va mourir) ? En tout cas, cette confession sur son lit de mort n’est pas une confession-sacrement. Berny ne regrette rien, ne demande pas pardon, ne croit pas en Dieu. Donc pas de sacrement ! Pourquoi veut-elle raconter sa vie à un prêtre ? mystère !

    Je préfère le Morin du livre : rugueux, sarcastique, populaire, avec sa soutane rapiécée… plutôt que ce Romain Duris trop intelligent, trop beau, impeccablement habillé en ecclésiastique, une sorte de prêtre versaillais d’aujourd’hui !

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