Les papes sont-ils tous saints ?
L’église catholique canonise ses papes. Le pape François proclamera «saints » Jean XXIII et Jean-Paul II ce dimanche 27 avril. Savez-vous que des procédures sont en cours pour béatifier ou canoniser aussi les papes Paul VI et Pie XII (là ce sera plus long) ? A supposer que cela ait lieu, cela donnerait – avec Saint Pie X – cinq Papes du XX° siècle « sur les autels » !
Le père Gérard le Stang, secrétaire général adjoint à la Conférence des évêques de France nous éclaire.
« L’Eglise fait-elle de l’auto-glorification ? »
Tout le monde n’est pas d’accord car certains disent que l’Eglise fait de l’auto-glorification ! Entendons la critique, pour rester vigilant. Mais allons plus loin : ces hommes, notamment Jean XXIII et Jean-Paul II – puisque leur canonisation est imminente – sont bien connus. Nombre de témoins sont encore vivants (moins pour Jean XXIII, mort en 1963, tout de même), qui les ont connus, dans leur ministère pontifical et aussi avant. L’enquête sur leurs vies, depuis l’enfance, sur leurs ministères de prêtres, d’évêques ou de papes, regorge de textes et de témoignages, qui sont passés « au peigne fin » par les spécialistes. Tous concluent une seule chose : oui, leur vie et leurs ministères ont été vécus saintement ! Nous pouvons les donner comme modèles au Peuple de Dieu !
« Inspirez-vous de leur vie ! »
Notez au passage le regard optimiste de l’Eglise catholique sur la nature humaine: elle affirme qu’en dépit du mal et du péché dont tous sont capables – y compris les saints, «au moins 7 péchés par jour » dit-on ! – il y a des femmes et des hommes dont on peut dire : ces gens-là sont des saints ! Inspirez-vous de leur vie, et vous aussi, vous le deviendrez ! Irruptions de sainteté en ce monde ! Non, l’humanité n’est pas fichue !
Si François canonise Jean XXIII et Jean-Paul II le même jour, ce dimanche de la Miséricorde divine, c’est qu’ils ont un trait commun : ils sont tous les deux hommes du Concile Vatican II (1962-1965), le Concile qui a voulu que l’Eglise soit le visage de la miséricorde de Dieu en ce monde. Jean XXIII (1881-1963) a eu l’inspiration de la tenue du Concile. Il l’a annoncé et en a mené la première session. Cette première étape fut conduite par un homme âgé et bon : Jean XXIII avait beaucoup voyagé en ce monde, vu sa beauté et le génie des hommes. Il avait agi, aussi, pour le dialogue entre les confessions chrétiennes, et les religions, et notamment le judaïsme. Il pensait qu’il est temps que l’Eglise et le monde réapprennent à se parler. Ce fut comme l’œuvre ultime d’un homme qui voulait « ouvrir les fenêtres de l’Eglise » pour y faire entrer davantage l’Esprit d’unité et de communion.
Jean-Paul II (1920-2005), lui a vécu le Concile Vatican II au début de sa vie d’évêque, avec enthousiasme et en y participant de manière active. Lui aussi était bon et avait profondément un cœur de pasteur, un cœur miséricordieux et aussi un cœur d’évangélisateur. Venant d’un pays (la Pologne) incroyablement éprouvé au XX° siècle, il avait en lui la ferveur de ceux qui savent que l’Eglise a une Parole de feu à proclamer à ce monde et que « l’homme est la route de l’Eglise » (expression de sa première encyclique).
Ces deux hommes, aux qualités humaines merveilleuses, furent deux papes inspirés et courageux. Deux saints aussi habités par l’Esprit de Jésus, qui seul rend saints ceux qui s’ouvrent à lui. Connaissez-vous le proverbe qui dit « le poisson pourrit par la tête » ? Dans l’Eglise, grâce à Dieu, c’est loin d’être le cas ! Que Dieu soit béni : il fait confiance à des hommes pécheurs car il les sait capables de vivre et agir comme des saints !
« La sainteté, la voie royale offerte à tout chrétien »
Nous regardons vers eux car ils sont désormais pour nous deux personnages qui ont marqués l’histoire par leur destin, leur intelligence, leurs vertus et leur sainteté. Mais sont-ils en mesure de nous inspirer, nous qui ne sommes ni célèbres, ni forcément géniaux, et pas toujours vertueux !? Oui, ils nous inspirent. D’une part, aucun des deux n’a cherché à être pape et encore moins à avoir de la notoriété. Ils ont simplement cherché à faire la volonté de Dieu et à grandir « là où ils étaient semés ». Ils auraient pu rester cachés au fond d‘un monastère comme sainte Thérèse de Lisieux ou saint Rafael Arnaiz, vivre dans le silence et le dénuement comme saint Benoît Labre ou sainte Jeanne Jugan, ou comme des laïcs à la vie livrée pour les autres comme Pier Giorgio Frassati ou Marcel Callo. Chacun, est appelé à faire de ses choix de vie des choix d’amour, pour Dieu et pour ses frères, mettant en œuvre tous les dons et charismes, reçus de façon innée ou par grâce de Dieu. La canonisation de ces deux papes nous rappelle simplement que cachée ou visible, la sainteté est la voie royale offerte à tout chrétien et aussi la voie étroite où il convient de s’engager sans tarder.
Père Gérard le Stang, secrétaire général adjoint à la Conférence des évêques de France
Voir aussi :
Dossier sur les canonisations
Canonisation de Jean-Paul II et Jean XXIII : pourquoi j’y serai !
Jean-Paul II, le pape des JMJ (mais pas que)
JeanXXIII, le « bon pape »
Rencontre avec Jean-Paul II
A la béatification de Jean-Paul II
Lancement du blog Jeunes Cathos
Le culte des saints dans l’Eglise : qu’est qu’un saint ? Que signifie le mot culte ?
Vivre la canonisation sur le Jour du Seigneur
Commentaires
A toi la parole.
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